Expédition 51++

On réinventera pas le boulon en 4 roues. Ça, sur la carte, c'est le plan A, tiré d'une page web au nom incroyablement d'adon, aussi évocateur qu'imprévu, Expédition 51 (note: quand c'est en orange, ou en bleu pour les courriels d'abonnés, vous cliquez dessus à deux mains en fermant les yeux).

Donc demain midi, à Kégaska, on embarque Minnie la van dans un beau conteneur et demain soir on embarque le blogueur dans un beau masque de procédure pour 36h de bateau jusqu’à Blanc-Sablon, avec quelques jolis arrêts en chemin en espérant arriver à temps pour la partie de criquet à Harrington. Au prix des cabines, ça se fera "avec pas de", à la norvégienne, spa en moins (note: pour les nouveaux, les amnésiques et les nostalgiques, rechercher "jacuzzi" avec l'outil de recherche à droite dans la version full web du blog). Ça me fait penser que j'ai appris le mot "fjard" hier à l'Anse-St-Pancrace, l'un à ne pas confondre avec "fjord" et l'autre avec la microbrasserie, même si dans les deux cas c'est pas loin.

Pour le ++ de l'expédition s'ajoutent deux traverses de détroit pour faire un croche chez les Vikings néo-terriens de l'Anse-aux-Meadows et une visite un brin nostalgique de ces hauts lieux des Shipping News d'Annie Proulx, lecture fortement recommandée dans les circonstances. On en reparlera, selon la météo. On reparlera aussi du plan B s'il y a lieux.

Le retour se fera par la Trans-Labrador avec une petite rando en passant pour voir de quoi ont l’air les monts Groulx déneigés, tout ça en roulant sur des oeufs et en lévitant les nids de poule pour pas faire de crevaison. Pour la neige, c’est pas certain, il y en avait un brin à Schefferville ce matin sur les réseaux sociaux. Pour la crevaison, on se retrouve dans un genre de Catch-22, autre beau roman d'ailleurs, si vous l'avez manqué en '61, mon pneu de secours est un pneu d’hiver. 

Je vous laisse y penser le temps de trouver un autre wifi moins bruyant.

Envoyé de dehors, du café de Chez Julie, au gré des secousses de la pelle mécanique qui creuse furieusement à côté et qui me rappelle sans subtilité aucune l'été dans ma rue et les craques dans mon plafond. Heureusement ici y a l’air salin et une île Mingan en face pour le dépaysement.