lundi 31 mars 2014

En bécik sur les rebords - Kratie, Cambodge

[ndlr: ouf, de justesse, mais réussi à "flashbacker" jusqu'en mars avant qu'avril nous tombe tous dessus. À ce rythme-là, l'hiver va reprendre au Québec et je serai encore en train de bloguer sur ma semaine nu à me mijoter le hanami dans un onsen.]

Kratie (se prononce "kratché"), une fin de semaine à, du 1er au 3 mars.
Rebords de Mékong, roulés et déroulés chaleureusement. Vélo de rase campagne, frais rasé, soute de "mamil" serein, brosse à dents, t-shirt et paire de bobinettes de rechange, gépéesse, c'est parti!  40km aujourd'hui, rive droite en remontant, 40km demain, rive gauche en descendant. Pas de chicane, lignes droites des deux bords. Nuit prévue dans un wat que l'Espagnol de Ban Lung m'a dit accueillant et dépannant, mais pas dans le guide.

Départ vers 8h30. Le vélo est encore un Giant. Les freins avant collants comme du bon riz d'ici, mais pas besoin, pas de côte. [nàmm: prochain voyage après le Groenland et les Aléoutiennes, traîner des pinces et des clés Allen.] 
1er objectif: trouver le traversier à quelques km au sud pour se rendre sur la rive droite, celle à l'ouest. Passé tout droit, mais fini par trouver. 1000 riels pour traverser.
2e objectif: trouver le wat, où 'y a des moines, où on peut loger et où 'y a le retraversier.
Côté ouest, pas mal tout le long, il y a le fleuve, une rangée de maisons avec vue dessus, des palmiers autour, la route assez étroite de sable sec tout venant granuleux sur fond dur, une autre rangée de maisons, d'évaluation municipale moindre, avec vue sur la route, vue sur les voisins d'en face, et vue partiellement voilée sur le fleuve, des palmiers autour. Et d'autres arbres aux noms pas écrits dessus. À part les palmiers et la route pas pavée, c'est comme à Neuville. Sauf qu'ici, on est sur pilotis des deux bords. En fait, la cour et le garage sont en-dessous de la maison. Et des fois, la cour, c'est la piscine. Pratique. Sauf qu'il faut à chaque fois vider le garage pour le monter dans le salon. Moins long que de vider la piscine, et le Mékong.

Donc remonté le fleuve presque comme en pédalo, mollo, mais sans la 12 en arrière, en me faisant crier des beaux "hello" et des beaux "bebye" d'enfants aux 10 secondes, pendant 4 heures. Zéro "hello pen". Même pas de "hello one dô-lar". Que des sourires de mini-cambuds contents de pratiquer l'anglais et de voir un étrange passer en bécik pas de frein avant.
En chemin, un paquet de trucs que j'aurai bien aimé photographier, si c'était pas du malaise du voyeur qui débarque dans la cour du monde sans appeler avant. Blanc en plus. Comme dans les films. Pris des photos mnémoniques à la place. Les épluchettes de blé d'Inde des femmes et enfants accroupis entre la maison et la pile d'épluchures, les génératrices chargeuses de chârs de batteries, le sandwichier ambulant (lui, je l'ai posé, 2 fois plutôt qu'une, tellement content que j'étais de trouver de quoi à manger), les maisons sur pilotis, les enfants au volley, les parents au hamac (c'est dimanche), les moulins à scie, les mariages sur leur 36, les dépanneurs-stations-services, qui vendent de l'essence à mobilette dans des bouteilles de coke en plastique, et du coke... dans des bouteilles de coke en plastique. Après quelques heures, je commence à demander pour le wat. "Wat Damnak, this way?", pointe-je. "Yes yes", me répond-t'on de bon ton. Et je continue. Le gépéesse est plutôt flou sur la position exacte du wat. Il est encore tôt, à peine passé midi, alors je me dis que je pourrais prendre le retraversier tout de suite et laisser faire la nuit su'l ciment à faire la cuiller avec moine même. Toujours est-il qu'après pas mal de va-et-r'viens sur mes pas, je l'ai jamais trouvé le Wat Defoc. Encore moins le retraversier. Peu importe où je pointais ou ce que je disais, tout le monde répondait "yes, yes" avec un beau sourire. Un grand classique de poli tic étrange.
J'ai fini par me planter en face d'où j'allais vraiment le lendemain, une dizaine de km en amont du présumé wat, à me demander si c'est si profond que ça, le Mékong, combien de nœuds dans le courant, combien dans le vent, quel angle prendre pour optimiser la traversée et si le bambou ça peut vraiment servir de tuba. Tout ça considérant le vélo de 15 tonnes, la densité de l'eau brune plus de mille fois supérieure à celle de la poussière dans l'air et les eaux infestées de dauphins de l'Irrawady. Comment? Je vous ai pas dit? C'est une des grosses attractions à Kratie. Les dauphins de l'Irrawady. Ça ressemble à un béluga gris qui serait rentré à pleine face dans un coup de pelle. On vient même de l'Irrawady pour les voir. Comme si des touristes de Virginie (l'État, pas l'émission) venaient checker les chevreuils chez nous et en Estrie. Mais dans le bois sur le bord de la 221, pas dans le fleuve.
Bon, tout ça jusqu'à ce que le 2e samaritain de la journée apparaisse. Et il a pas eu grand chose à faire pour apparaître. Planté devant sa maison, je lui cachais la vue. Bébé dans les bras, sourire dans les lèvres, anglais dans l'approximatif, il me demande où je vais. Je m'exécute tout de go, et j'ai pas fini mon mime de la sardine qui se fraie le Mékong d'ouest en est à la nage en respirant du bambou qu'il me montre sa femme qui est déjà au cellulaire à appeler un bateau-taxi à St-Antoine-de-Tilly. Ce sera 5$ qu'elle lui me dit, bateau privé, 20 fois le prix de ce matin. Je dis oui assez immédiatement, sans même penser qu'il y a pas un bambou à l'horizon et que respire pas dans une feuille de palmier qui veut.

J'ai monté à bord avec le Giant, dit "la poune" au moins 33 fois pour  remercier le samaritain qui s'éloignait, puis tenté de spotter un dauphin sans succès dans mes études.

Une fois du bon rebord, je me suis embrayé en 18e vitesse et j'ai déroulé ça franc su'd'l'asphalte tout le long pour rentrer à la maison, route large, pas d'ombre, garantie d'insolation... et en fredonnant, ben kin... "Phnom le dauphin..."!

dimanche 30 mars 2014

Ratanakiri les clowns, les treks et les minorités visibles mais pas vues.

Ban Lung la rouge empoussiérée, province du Ratanakiri, Cambodge. En amont entre deux affluents du Mékong, les Tonlé San et Tonlé Srepok. Une des portes de sortie pour le Viêt Nam. Endroit pour aller se le trekker dans ou pas loin du parc national Virachey. 

Pas mal de backpackers qui arrivent du Laos. Les treks proposés par les agences aux joyeux noms de clown comme Mr. Smiley's et Mr. Happy varient de un jour à une semaine. Les agences privées ne peuvent pas entrer dans le parc, mais peuvent zigonner à volonté autour. Transporté jusqu'au début du trek, mené en bateau, guidé dans le bois, nourri au feu de camp avec un beau dormi en hamac-bivouac-moustiquaire, présenté à un ou deux villages de minorités Jarai, Tompuon, Brau ou Kreung, ça revient entre 20$ et 45$ par jour par personne. Des groupes de 5-6 personnes maximum, qu'ils disent. Pour faire presque la même chose mais dans le parc et appeler ça de l'écotourisme (c), il faut s'informer au centre d'information du parc à Ban Lung, genre de $ÉPAQ. Les treks y sont évidemment plus chers, mais il y aurait un guide qui parle anglais et un guide local qui parle aux arbres, en plus de la vraie bonne vieille forêt. Toujours pas vraiment moyen de faire de quoi tout seul. Pas facilement en tout cas. J'ai jasé avec ma montre, mon calendrier, mon portefeuille, MM Joyeux et Souriant, quelqu'un du parc et un Espagnol qui cherchait des buddies pour baisser le prix... et j'ai passé mon tour. Marcher organisé dans le bois, ça peut être aussi le fun que très plate. Crainte de faire en trois jours ce qui se fait en une matinée et de me ramasser avec des ti-couples propres et des valises roses à roulettes. Riez pas j'en ai vus. Plus au sud. (1)

J'en ai quand même profité pour me poser quelques nuits dans un hôtel très confo pour le petit prix, plutôt excentré, sur le bord du lac oblong. Seul occidental. Seul client visible même. S'il y avait eu de la place au Treetop guesthouse, chaudement recommandé par le LP avec terrasse surplombant une jolie vallée en bout de cul de sac, j'aurais été avec un paquet de voyageurs de tout acabit. Faut croire que je suis pas dû. Ça me va. Presque pas parlé à personne depuis 3 semaines. Pas pressé. Ça viendra. (2)

Le resto à côté de l'hôtel est tenu par un Cambodgien-Français né à Paris et revenu au pays pour mieux s'y partir. En affaires avec sa femme. Bonne bouffe, ambiance et serveuse sympatoches, que des touristes, mais peu.

En banlieue, à environ 5km de poussière rouge et sèche sur le piéton, il y a le lac rond. Cratère, dit-on. On s'y baigne, on s'y pique-nique, on s'y promène, on s'y tourne en rond. Touristes mais surtout locaux. Bateau de beau lac. 

C'est tout ce que j'ai visité à Ban Lung. Deux nuits. Pour en finir avec février. Bref, mais ça valait le détour, histoire d'y sentir le pouls de l'amont et moins la sardine.

Note:
(1) Finalement j'aurais pu don' dû. Le lendemain j'ai rencontré mes deux premiers québécois dans l'autobus et ils arrivaient de se le trekker avec Smiley, ou un autre. Ils ont bien aimé, ils formaient pas un ti-couple propre, ils avaient pas de valise à roulettes et... l'un deux habite sur le chic plateau, tellement pas loin que c'est à un numéro civique de chez moi... eh oui, le voisin d'en face! Je suis pas le 1er à qui ça arrive en voyage, mais c'est ma 1ère fois. Quand même stupéfiant que 50% des Québécois rencontrés dans le voyage habitent la porte directe en face de chez moi. Et que j'ai passé 5 jours à voyager avec l'autre 50%. Et que si j'étais allé trekker, j'en aurais rencontré 0.
(2) voir note 1.

jeudi 27 mars 2014

D'ici Da Lat, Yersin et les fraises - photos

D'ici Da Lat, Yersin et les fraises

Pour se changer des flashbacks cambodgiens... 

Avant-hier. Da Lat (ou Dalat). Deux nuits. Pour la montagne, la fraîcheur, les fraises et les mûres à mûres. Meilleures salades de fruits du voyage, mangées en tombant de ma chaise sur l'extrait qui suivra, p.172, de Peste&Choléra. Drôlement content d'avoir gardé les derniers chapitres pour le Viêt Nam. Partout où je passe, y a une rue Yersin. Sans lui, pas de Da Lat là. Pas de serres à perte de vue. Pas de glaïeuls pour la fête à matante Huę Ghėt, pas d'arbres à caoutchouc pour les claques à mononc' Trúc Tiển.

Par contre, il serait peut-être déçu de voir à quel point le coin est devenu Kétaine. Avec un grand K. Ça commence par les cygnes-pédalos en location sur le lac artificiel, l'antenne radio en forme de tour Eiffel, la "Valley of love", les tours de jeepsafaris pour grimper les touristes (surtout asiatiques) en haut du sommet où on peut se faire prendre en photo sur un cheval habillé en cowboy (le cheval aussi), ou en soldat sur une jeep de l'armée.  Ça atteint son apogée avec le bipbip de reculons des dits jeepsafaris sur l'air de... la lambada(!), deux chevaux peints... en zèbres (!!) et "Helloizitmiyourelouquingfort" entendu 5 fois en deux jours, en plus de Cécéline et de toute la musak d'ascenseur dont vous pouvez rêver, sans l'ascenseur. Ouf.

On se console au magnifique micro-café "Bicycle UP!", malheureusement découvert une heure avant le départ. J'y aurais passé la journée, juste à lire le menu. Photos sur flickr éventuellement.

Bon 28 mars à tous-tes. La moitié du voyage cochée... Jitvb. 
Très très bien même!

p.s. Parlant fraîcheur. Je vous arracherai pas une larme du pli que vous voulez, mais après 6 semaines dans les 35°C et plus, on tombe sous les 30°C et ça fait du bien. Les locaux ont sorti parkas et canadiennes, chapeaux et tuques de laine... brrrrrr.


mercredi 26 mars 2014

Les transports, encore, et les sardines. Sra Em à Ban Lung. Go East...

J'avais acheté le billet la veille, avec mon gentil mobileux. Pour Preah Vihear City (pas la province ni le temple. Un peu comme si au Québec on avait en plus une Basilique Québec. Ou un Colisée Québec.). En disant que j'allais à Stung Treng, la fille au guichet de bord de route m'avait fait un sourire dans le genre qu'on plisse. Un peu l'inverse d'un sourire en tendu. 

Le voyage s'est passé sans histoire à raconter, sur de la belle asphalte neuve, entre 6h30 et 9h30. 6$. En débarquant, dans le temps de dire "Stung Treng", le co-chauffeur me dit: "Stung Treng?", avec un accent plein de rebondissements. J'opine inopinément et me retrouve en mobilette pour faire les 500m jusqu'à la "share taxi" station. Transfert gratuit. Ici, on s'occupe de vous, jusqu'au bout. Ça sent la camry pleine à craquer. Je refais une version améliorée de mon mime de la sardine cambodgienne en disant que je veux pas payer si c'est pour être tassé. On me dit: "yes yes yes only 6 only 2 in front, leaving at 10 o'clock." On est partis à 11h, 2 en avant, 3 en arrière, sous un pare-brise étoilé, ceinture bouclée, très satisfait d'avoir pratiqué la sardine une partie de la nuit.

Jusqu'à Thalat, rive ouest du Mékong, belle route en poussière, puis la traverse avec 40 mobilettes, 2 gros SUV climatisés en marche et beaucoup de monoxyde de carbone. De l'autre bord, Stung Treng. Bing bang boing! Lunch time. 

Et puis, comme ça, tant qu'à y être dans les transports, pourquoi pas pousser ça à Ban Lung, au creux à l'est dans le Ratanakiri. Y a une minivan qui part bientôt, go go go. Avant d'acheter le billet, vous pouvez être certains que j'ai refait la sardine avec toute l'assurance d'un Marcel Marceau... mais l'accent de l'est doit être différent, je sais pas. Chose certaine le gars a rien compris, ou il y a une négation qui n'est pas passée, parce qu'on était tassés exactement comme vous savez quoi. 

En trois heures, bing bang bedang Ban Lung, pas fâché d'arriver... et ça sent la poussière, et, forcément, la sardine. Pas très fraîche.

mardi 25 mars 2014

Siem Reap - Sra Em - Preah Vihear, le temple, pas la ville ni la province

On se perd un gros avion, on se paie des grosses élections et dans le temps de lire la bordée de la St-Pat et le cynisme de Foglia (c'est tout ce que je suis capable de lire du Québec, la météo et, pas tout le temps, Foglia. Et les très appréciés courriels des amis bien sûr. Le reste? Un gros bof. L'intérêt pour ce qu'on peut lire dans nos médiocres diminue plus la distance augmente on dirait. Ou l'écart de température.), et dans le temps de l'écrire, on est parachuté à la montagne au Viêt Nam parce qu'un comique a ouvert la porte du 777 pendant le yoga bikram. C'est vrai qu'il faisait un peu chaud. Le bon côté c'est que je suis pas accroché à une aile d'avion avec un tigre et un zèbre au large des côtes australiennes à ramer avec mon iphone et à pêcher le requin-marteau avec des baguettes en plastique et un sachet de sauce soja.
Alors maintenant que vous êtes bien préambulés, attachez votre tuque, tant qu'à l'avoir encore sur la tête un 26 mars, on repart ça fin février... Il était une fois il y a un mois... déjà.

Siem Reap - Sra Em - Preah Vihear, le temple, pas la ville ni la province, un mercredi 26.
En camry 4x4: 4 en avant 4 en arrière. Après avoir survécu le Cachemire de justesse les yeux fermés à flan de cap de pan de ravin, je m'étais dit "plus jamais, les conneries dans les transports". Ben, je me suis fait reprendre. Mais là c'est la dernière fois. Pour vrai. Bien beau la coopération internationale, il y a vraiment des limites à vouloir niveler son espérance de vie à celle des autochtones juste pour le fun. Comme les femmes que j'ai vu installées entre les bagages sur une plateforme à ras le sol, derrière une minivan. Un "bumper" humain, bravo, belle idée. C'est ce qui est le plus dur à comprendre dans le Pauvre Monde. Les transports. Ça se donne un mal incroyable à essayer de survivre, nourrir ses enfants, se vêtir, aller puiser l'eau et se la trimballer sur la tête, faire à manger, cultiver ci, vendre ça, rester en santé, mais ça se met dans des situations impossibles parce qu'un malin imbécile peut convaincre une désespérée que pour pouvoir voyager pour 10 cennes, elle doit servir de bumper en arrière et que c'est tout-à-fait normal. "Et comptez-vous chanceuse ma p'tite dame, je vous charge rien pour l'enfant." Ça c'est quand on se promène pas dans le trafic en mobilette familiale avec les trois enfants, les boîtes thule, les racks à vélos, tout le stock de camping et le piano à queue.
Nous, dans la camry, on allait partir à "seulement" 3 en avant quand un autre passager est venu s'asseoir à gauche du chauffeur, qui lui s'est retrouvé assez tassé vers la droite, sur le passager à ma gauche. Comme quoi le volant peut être plus à gauche que celui qui chauffe. Ou l'inverse. (Et je vous laisse les analogies tentantes avec notre belle politique québécoise.) On s'est donc fait chauffer ça concerto à une main (l'autre étant sur le téléphone, évidemment) et cinq pieds, en comptant le pied au volant, pendant quatre heures. Vraiment n'importe quoi. Déjà qu'ils s'étaient mis à deux pour fermer la portière de mon côté. J'étais quand même content d'être côté porte, même s'il y a le stress qu'elle ouvre toute seule, et non avec le bras de vitesse entre les deux gosses. Ou sur le capot arrière "strappé" avec les 8 boîtes de fruits et légumes en styrofoam format costco. C'est parce que j'ai payé le gros prix aussi. 13 piasses, incluant le lift en mobilette jusqu'à la billetterie du temple.

En passant à Anlong Veng, on y a laissé les boîtes au marché. C'est sur le chemin pour Sra Em, c'est un village à quelques km de la Thaïlande et c'est le spot où se sont réfugiés le Pol et ses potes pendant 10 ans, avant que le gouvernement reprenne la place en avril '98 et que le Pol trépasse le même jour, habillé en mou, d'une crise cardiaque floue, à un âge fou aussi flou, entre 69 et 73 ans. Il paraît qu'on peut visiter son bol de toilette, mais ça ne nous a pas arrêtés. Le pied au volant était pressé d'arriver, moi aussi. On y a même lâché du lest, 2 passagers, les plus lourds.

En arrivant à Sra Em, le pied m'a transféré à un chauffeur de mobilette fort gentil qui m'a conduit à la billetterie du temple, quelque 30 km plus loin, en m'expliquant ce qu'on voyait en chemin. Pas grand chose, mais pas rien non plus. À la billetterie on m'a fait comprendre que le billet était gratuit, mais que la seule façon de se rendre au temple, perché à 600m, est par la route et avec un autre chauffeur de mobilette spécialement formé pour la tâche. 5$.
Et ça grimpe. À pic. En haut, le resto de la copine de la femme du chauffeur de mobilette et pas mal de soldats jouant au volley ou se regardant l'épiglotte en bâillant. C'est que le site a été source de tension, de combats et de convoitise entre Thaïlande et Cambodge pendant des siècles, et encore jusqu'en 2011, même si l'Unesco a tranché pour le Cambodge en 1998. Pas pour le resto ou le terrain de volley, plus pour le temple je crois. Le plus "dramatiquement situé" des temples d'Angkor, dixit le Lonely Planet. Et c'est pas faux, mais pour résumer la visite, c'était tranquille, pas un seul occidental, joli, sec et chaud, et au bord de la falaise, on devinait une vue imprenable sur la plaine en bas, justement qualifiée d'imprenable parce qu'on voyait presque rien à cause de la poussière sur des kilomètres et du soleil de l'après-midi. Le resto était familiale et sentait bon la convivialité et le vegetable fried rice. Ce sont les soldats du côté gauche qui ont gagné la game de volley. Ou droit, selon le point de vue.

En constatant le setup dans la camry, j'ai pas pris de chance, j'ai parti le gps au cas où on exploserait en vol. 
http://gps.motionx.com/maps/2f8f10658ea0c974df4f412313686835

Au retour, le gentil mobileux du début m'a fait faire le tour des 4 môtels de Sra Em. J'ai fini dans un môtel pas si cheap mais très su'l bord du highway. 13$.

mercredi 19 mars 2014

Coffee with condensed milk...

Toujours pas de nouvelle du pilote, pénurie de peanuts, mais il reste du café. Rumeurs de code rouge bientôt pour le gin&tonic par contre.

mardi 18 mars 2014

Gros programme: Angkor Wat, les rénos, Bouddha, les mines et les TCHiPs, le mardi 25.

(Étrange, j'ai cru apercevoir les côtes de la Floride et Daytona Beach entre deux nuages...)

Angkor Wat
Ah la belle intention d'observer la lueur d'un jour flambant neuf surligner à gros traits de crayon jaune-orange la page d'un Ankgor Wat en plein éveil... 
Bien beau, mais de par l'incapacité récurrente de me lever avant le son des matines, ce qui aurait permis, après quelques coudées pas très franches dans l'opacité dense d'une foule de bridés, de concrétiser dans le béton la dite intention, l'arrivée au temple n'eut lieu qu'une fois le soleil déjà un peu bien élevé... 7h.

Heureuse affaire. I-dé-ale même. La première bordée de voyeurs intemplestifs tombant vers les 4h30, pour fondre subrepticement à 7h. De 8h30-midi, 2e bordée. Puis le touriste se fait épars pour l'heure du repas.
Zen errance dans l'Angkor Wat partiellement laissé tranquille donc, seulement déconcentré par les m'as-tu-vu exhibitionnistes de l'auto-selfish-portrait en tout genre, du pose-moi-ici-pose-moi-là, pose-moi l'moine et la luette, devant gardes, guides et garudas, plantureuses devatas agaces et apsaras d'apparat, devas et devis, portes et fenêtres, tours et détours, devant lac, ciel, expos et alouettes, youppi, mais pose toujours... et je me te le twit-te-rai.

Les rénos
Passé l'Angkor Wat, avant l'Angkor Thom, il y a un buton qui, comme la plupart, a un temple qui pèse dessus. Ici Phnom Bakheng. C'est l'endroit où ils ont mis des cota parce que ça se bousculait trop au portique pour y voir le soleil se coucher sur le Wat à Angkor. Du vrai cirque chinois apparemment, acrobatique et périlleux, 6-7 étages de tourissàkodaks grimpés fesses sur épaules. Magnifiquement pyramidale. Pire qu'au lever puisque la grandiose entrée principale de l'Angkor Wat est orientée à l'ouest, alors forcément, avec le soleil d'en 'face de l'entrée, ça doit faire un joli show son de lumières.
J'y suis monté en marchant par le "sentier des éléphants", puisqu'on n'a pas voulu m'y faire monter autrement. À 10h, pas un chat, pas un éléphant. Bonne heure, le sourire dense. Et les rénovateurs rénovent. Avec casques et pas sans bottes en plus. Ça travaille fort là-haut. Et où il y a des rénos, il y a toujours une pancarte qui nous donne le pays qui s'intéresse assez à la patente pour se les sponsoriser. Japon, Allemagne, USA, France, Suisse. Ça lui permet, au sponsorisateur, de se péter un peu les bretelles en disant: "j'ai refait mon Bakheng". Un peu comme on dit: "j'ai refait mon balcon. Ou ma cuisine". Bien que tout le monde sait que c'est pas nous qui avions les pieds dans des bottes trop grandes à se resculpter des pierres de mille ans par 40°C su' zéro. Mais après les rénos, c'est beau. Et tout le monde il est content.

On a seulement accès à la portion du temple en-dehors de la zone des travaux, bien délimitée avec une clôture et des échafauds, et une bien jolie petite grue dedans.

À grands pas de Bouddha
À l'est du temple, il y a l'empreinte d'un pied de Bouddha. Pas évident si c'est le droit, le gauche ou le trans, genre. Il y a 5 orteils assez moyens. Ni gros ni petit. Il se promenait pas en souliers, encore moins en gougounes de construction comme toute l'Asie non-sponsorisée, ou en bottes de sept lieues(x) comme on sait qui (1). N'empêche qu'il faisait des sacrées enjambées, comme tout ce qu'il faisait en fait (2). C'est pour ça qu'on voit jamais deux empreintes. Un grand pas à la fois, pour pas perdre les deux jambes en même temps, en pesant sur le mauvais buton. "Safety first", quand on se promène en terre minée. 
(On pourrait ici se la digresser assez longuement sur les empreintes de Bouddha, mais juste pour vous, j'ai trouvé quelqu'un qui l'a déjà fait et plutôt bien. Le bout sur le "pic d'Adam est assez comique d'ailleurs: http://www.magiedubouddha.com/p_thai-puta1.php).

Les mines
Il y en a quelques unes dans le pays paraît-il. En tout cas assez pour se faire un musée. Selon le Cambodia Mine Action Center (CMAC), quatre à six millions, en comptant les UXO, "Unexploded Ordnances", même genre de belle affaire qui vous coûte un bras pis une jambe. Ça été la grosse mode pendant 30 ans. Tout le monde voulait poser sa mine. Même que ça se battait pour savoir qui allait en poser le plus. Les Cambodgiens, les Thaïlandais, les Américains, les Vietnamiens. Et beaucoup de monde sautait dessus. À cloche-pied, à haut-le-pied, à pieds joints et de plain-pied, à pied d'œuvre et d'arrache-pied. 40 000 amputés. Excellente raison pour pas pisser trop à côté de la trail.

La bonne nouvelle, c'est le travail du CMAC (3). Entre 1992 et 2011, 466 274 mines et 1 727 649 UXO trouvées et détruites, et de moins en moins de monde qui s'explose une jambe ou la rate: de 850/année au début des années 2000 à 270/année en 2008.

Juste par curiosité, par temps partiel et parce qu'on connait quelques lecteurs et lectrices à temps plein dans le milieu, et surtout dans le fond, qui auraient de quoi à raconter là-dessus pour notre Défense, j'ai cherché rapidement chez nous... pour trouver qu'il y aurait plus de 800 sites d'UXO confirmés au Canada, qu'il y a une liste sur le site des Forces et qu'il y aurait eu 15 décès et 20 blessés depuis 1927. Quand on se compare... des fois on perd son temps et vaut mieux se contenter des pommes et des oranges. 

TCHiPs
Je l'ai manqué, le musée de la bonne mine. Il m'est passé sous le nez, à vive allure, alors que je me concentrais à faire le Poncherello sur une moto de la Tourist Cambodian Highway Police sans me tenir après la bedaine de la dite police. Et comme, par définition, on n'arrête pas une police, surtout celle qui chauffe la moto, j'ai laissé tomber les mines. Je me sentais déjà assez débiné d'avoir accepté la proposition de me faire rouler en échange de quelques dollars pour aller voir le fameux temple pillé par Malraux en mil neuf cent vingt-trois et trois-quarts. J'aurais pas voulu pousser dans l'exagération et détourner le TCHiPs plus longtemps de ses touristiques fonctions.

Notes:
(1) voir "Sur le pouce..." - 5 août 2011... ici très bas sur ce blog.
(2) Ça me rappelle, et c'est pas pour me vanter que je m'en rappelle, mais j'ai déjà vu le Sacré Cheveux de Bouddha. Dans les années 2000. Au musée du Cheveux Sacré à Rangoon. Avec plein de moines chauves.
(3) http://www.cmac.gov.kh

En bonus:
Qui dit mine, dort.
Comme le bovin.
Le bovin m'en dort.

"All right, good night." O&O

dimanche 16 mars 2014

MH370: Kuala Lumpur - Pékin

Très confortable le 777. Excellent service. Le vol est un peu plus long que prévu et j'ai pas tout compris ce qu'ils ont annoncé, mais les peanuts sont excellentes et les drinks sont moitié prix depuis 4 jours. Maintenant qu'on a regardé tous les films 3 fois, ils nous ont enfin donné accès aux internets et aux séances de yoga bikram soir et matin en classe affaire. Bien content, j'en ai pour un bout à faire du blog de rattrapage. En espérant qu'on n'atterrisse pas trop tôt. 
Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu de nouvelle du pilote par contre... et on commence à sentir comme le gros Malaise. 

Je vous reviens, le yoga commence...

"All right, good night."

mercredi 5 mars 2014

Tonlé Sap le dimanche 23, quai no 3.

(Je suis à 17 jeux de mots de pouvoir postuler au Voir... lâchez-pas)

Il fallait au moins le voir, ce Tonlé Sap de sapré lac de lac. À vélo par un autre dimanche, bleu poussiéreux, chaud, 34°C pas ressenti, 42°C bien senti, au mieux, de dire le météomedium. Lendemain d'Angkor Thom. 
Parti de Siem Reap, franc sud pour aller frayer (au sens non piscicole du terme) les parages. Au quai des touristes, on est loin d'être rendu au lac, à peine dans un doigt de lac. Un toutipeu l'arnaque. 
Pour continuer sur terre, des gardiens vous courent après pour le droit de passage au petit prix. 
Pour continuer sur lac, il faut se payer un tour guidé d'une heure et demi à prix pas très local local. C'est pour aller scèner le village flottant, pour bien lui scruter la scène. Et pendant qu'on se tergiverse à savoir si ça vaut le soleil battant de se taper le beaulac d'aller-retour, des touristes à chapeau débarquent des bus à gros flots pour mieux se faire mener en bateau. Choisi de poursuivre à vélo. Parce que ça rime.
Et que sur l'incroyable carte (1) du gépéesse, on voit qu'il y a encore bien du chemin à frayer pour arriver à bon bord.

On passe la guérite en montrant son coupon, les étaux (2) serrés d'un semblant de marché de poissons qui auraient beaucoup marché, quelques km de route de sable pas raffiné, puis, des cabanons, pas grands, du monde autour, pas riche, et un bout d'eau à traverser, pas long. Me suis fait enchaloupé sur 45 pieds pour traverser la rigole avec un type drôle, et insistant. 1 dôllar ("dollar" dit avec l'accent français, legs de nos cousins).
Suis allé pédaler tout au bout de la langue de terre, parfois argile silteuse bien sèche, dure et raboteuse, pas large, parfois sable mou, pas pédalable, pieds à terre. Sous le regard des bateaux lents qui mettent déjà une bonne demi-heure pour se rendre au lac... mais moins à se brasser la cage dans le rabotage plus dans le cabotage.
Sur le bout de la langue, encore 4-5 cabanons accrochés au rivage, du monde dedans, souriant, avec pas beaucoup de dents. Pied-à-terre.
Et pas très loin, entre les bateaux de scèneux, le village, flottant, à qui mieux mieux.

Revenu jusqu'à Siem Reap, content de la journée, langue à terre.

Notes: 
(1) Non mais vraiment, je le dis souvent, mais je m'ébaubis sans répit... quelle époque formidable! Ne serait-ce que pour les privilégiés qui ont les moyens d'aller scèner des tôt dits de cabanons de bord d'eau. Sur le gépéesse du ifun, il y a vraiment la moindre rue et le non moindre sentier pédesque, dit avec l'accent et l'orthographe de Baie-des-Rochers. Autour d'Angkor, en ville et tout partout, ça permet d'explorer coins et racoins sans jamais se poser la fameuse question: où-que-suis-je-donc-où? Et encore moins de la poser à un Cambogdien khmerquois d'expression cambodgienne unilingue de colonisation française indochinoise pas anglaise.
Et voilà pour le trajet (laissez-vous pas berner par la carte, on dirait pas, mais sur les derniers km, il y a vraiment juste une petite largeur pas submergée)

(2) Vous saviez, vous, que "étal" au pluriel ça peut faire "étaux" mais aussi "étals". C'est du français contemporain, pour pas confondre avec l'homonyme "étau(x)". Un cas rare. On préfère la version qui confond, vous vous en doutiez...


mardi 4 mars 2014

Deux chiffres et des lettres - 2 (suite, et faim)

Ainsi, il y aurait 9 Caroline Talbot sur Facebook. Je suis septique. C'est peu. Il doit y avoir un zéro qui a pas passé dans le via satellite. Bien que si on se concentre sur celles qui savaient lire en '96, on risque de se retrouver avec un chiffre assez plus petit. Deux ce serait idéal, pour le titre de l'article.
Mme Guh Gheul, mon adjointe administrative cambodgienne, m'en avait trouvé une qui savait même écrire. Sur le Cambodge en plus et, en sur plus, pas pour n'importe qui, pour Le Monde, avec un grand M, le journal. Je sais pas si elle est sur Facebook par contre. Et si elle a aimé le Malraux, ou si elle s'est tirée une balle dans le genou après l'avoir lu. Peut-être qu'elle est à la tête d'une vaste entreprise qui photocopie des livres usagés, qui sait? Je vous laisse perdre du temps là-dessus, mais je suis prêt à payer une ou deux bières à celle ou celui qui la trouve. Ce sera pas tout à fait du temps perdu... 2 bières. En mon humble présence, ou pas, au choix.

Le plus comique, c'est que maintenant, si mon adjointe furote Cambodge 1996 Caroline Talbot sur son furoteur... elle tombe sur un blog de niaiseries :-)

Sur ce, je vais souper. Puis voir The Killing Fields qui passe à un ciné d'expats de Phnom Penh. Eh oui, rerendu à PP. J'ai du blog de rattrapage à faire, je sais. Ça s'en vient. Relisez les bouts que vous avez pas compris en attendant.

p.s. En soupant en tête à tête PPP, je suis tombé là-dessus. Si les 3 chefs sont aussi bons que ceux du resto où je viens de manger mon meilleur repas jusqu'à maintenant, ça va valoir franchement la penh d'arrêter à Trois-Rivières!

lundi 3 mars 2014

Deux chiffres et des lettres - 2

Les chiffres
Ils sont dans le titre, cherchez pas plus loin, et il n'y en a qu'un, deux. Et j'en connais des affûtés qui vont s'essayer, mais cherchez-moi pas non plus, si j'avais écrit "Un chiffre et des lettres - 2", on serait pas plus avancés.

Les lettres (je vous vois venir, non, les chiffres sous ce sous-titre ne comptent pas)

Je me prépare tranquillement au Viêt Nam à l'instar (1) de la Floride, c.-à-d. en commençant par l'utile, regarder la carte. Ce que dans les deux cas je n'avais jamais beaucoup fait avant.
L'influence québécoise sur le Viêt Nam (s'écrit aussi Vietnam en passant) est fascinante.
Avec de la toponymie du genre Binh Qin, Binh Long, Ha Tien, Ha Tinh,  Tan An, Long An, Bich Dong, Binh Chau (sources thermales!), Binh Ouing, Quang Binh, Chau Daç... ça promet, j'ai hâte!

Ce qui me vous amène évidemment à lire sur les langues austroasiatiques. 
C'est pas simple, et j'y connais rien, alors je vous résume ça tout croche, comme un journaliste qui parlerait d'ôéliennes, ou d'un sujet qu'on connaît.
Alors il y a tout un paquet de branches et de rameaux dans ce bel arbre linguistique, notamment la branche môn-khmer, celle qui nous intéresse. Dans les langues môn-khmer, il y a les môniques (hommage à toutes les Moniques d'ici et d'ailleurs) et les non môniques. Parmi les non môniques, il y a les môn-khmer orientales,  où on trouve le khmer, les viêt-muong, où on trouve le vietnamien, et les ni môn-khmer orientales ni viêt-muong, où on trouve encore plein de belles langues pas parlables, les moins parlables étant regroupées dans le bien nommé groupe chut.

Le vietnamien: langue isolante (donc non agglutinante... je vous laisse vous renseigner), monosyllabique qui fait dans le 6 tons. Parlée par 85% de la population vietnamienne. La plus parlée des austroasiatiques. 
Le khmer: 
En seconde position. Langue non-tonale, parlée au Cambodge et sur les bords. 13 millions de locuteurs. 
Influencée à travers les âges par le sanskrit, le pali, le thaï et le français.

Voilà.

Bon, changement de dernière minute.  On me dit à l'instant via satellite qu'il y aurait un autre chiffre. Il s'agit du... attendez... oui, c'est bien ça... le 9! Je répète, le 9.

Je vous reviens avec plus détails dès que j'en ai.

Et je vous parlerai peut-être de Malraux, tant qu'à faire dans les lettres, que je viens de terminer avec un mal de genou. Ça finit comme ça d'ailleurs, avec un mal de genou. Le personnage dans le rôle de soutien en meurt. 

Note: (1) Aaah, le fameux instar...! On aurait le droit de "ploguer" "à l'instar" quand on peut te le remplacer par "à la manière de". L'emploi me semble franchement louche ici, mais j'en profite quand même, ça arrive si peu souvent, et ça fait sérieux.