samedi 5 avril 2014

Les đồngs

À l'entrée d'un sentier, 
la garde-parc me fit des frites, 
sans rien demander, fortuite.
Dans un train, une dame,
sans crier gare m'a donné 
trois bananes à déjeuner.
En chemin, des enfants 
m'ont souri en disant: 
"Hello Izitmi!" gratuitement.
Au dépanneur, un vieil homme 
de peu de dents en peu de temps 
m'a remis trois gommes 
à mâcher en me souvenant.
Sur le trottoir, une couturière 
pour un fil à retordre, une poche décousue
m'a chargé 10000 đốngs hier
au lieu des 15000 entendus.

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La monnaie du Viêt Nam se dénomme donc le đồng. Avec une barre sur le "d" et deux accents sur le "o". Le scandinavien, c'est rien. On y reviendra peut-être. 
Đong, à ne pas confondre avec dong l'hiver, dong la minorité ethnique chinoise, dong le fleuve, dong le lac, Dong Dong le gymnaste-trampoliniste, Paul Dong le saint, Dong le Meunier, dong le hot-dog et encore quelques bonnes douzaines d'homono-paronymes.

Comme avec les louisriels du Cambodge, c'est une monnaie sans monnaie. Pas de p'tit change dans le sofa ni dans les poches pour jouer avec. Pas de pile ou face. Juste du roche ciseau papier. C'est sonnant, le đồng, mais pas très trébuchant. C'est plutôt dans le papier qu'on s'enfarge. 
À cause de l'inflation galopante du début des années '80. Les pièces de monnaie ont disparu au grand galop.  Les pièces de musique, elles, sont restées. Trop. Encore subi "Hello Izitmi" hier au resto à Hanoing. Ce qui est quand même infiniment plus supportable que les shows vietnamiens trébuchant et sonnant "années '80" qu'ils nous font endurer dans les bus, avec le gros sax à l'air et les chanteurs-euses à paillets-ettes. Mais on s'enlise... (facile, mais trop tentant, et gratuit.).

Donc, pas de cenne, et toujours par milliers les đồngs. Par millions même. Parce que pas comme au Cambodge, on retire pas du iouesse au guichet. On se fait donner des đồngs. Et donner, c'est vite dit. J'ai retiré le maximum au guichet ce matin, 2 millions. Soit, en principe, 104 piasses. Mais avec les frais de sévices de $1,56 de la banque locale, ceux de la conversion de devise et ceux de ma banque, on sait plus trop ce qui reste. Ça coûte cher l'argent, đồng pas đồng, même quand c'est le vôtre. Deux millions en coupures de 100. Ça fait mal. Je traine une poche de hockey, une brouette, un châr pis une barge pleines de đôngs de 100 depuis 3 semaines. Moi qui voyageait léger au Cambodge, avec trois-quatre 20 iouesses dans mes poches pour la semaine.

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La devise du Viêt Nam est le đồng.
Đồng dû.
Đồng qui cogne.
Đồng qui choque.
Donne-moi en đồng le double.

À l'entrée d'un sentier, 
la garde-parc me fit des frites, 
sans rien demander, fort cuites.
Dans une gare, une dame,
sans faire de train m'a donné 
trois paparmanes à déguster.
En chemin, des enfants 
en riant m'ont chanté fort: 
"Izitmi iourloukinhfor!" gratuitement.
Au dépanneur, un vieil homme 
si peu dedans si peu pourtant
m'a remis trois pommes 
à croquer en marchant.
Sur le trottoir, une couturière 
pour son fils à détordre, pour un proche décousu
m'a chargé 10000 đống, fière
au lieu des 15000 entendus.

Et tous les autres m'ont fourré, sans merci sans remercier.
Et ça reste, même fourré,
đồng pas cher voyager.

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Voilà pour les rimettes chez les Viêts, avant 3 jours de mobilette,
envoyées de Ha Gian les binnes, 
à un crachat de Lachine,
et en allant,
... à Đồng Van.

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