jeudi 17 avril 2014

Renippons

C'est reparti. À 265 à l'heure. Dans le Shinkansen (TGV japonais) pour Hiroshima.
Arrivé comme prévu à Tokyo juste avant l'éclipse de lune partielle, le lendemain du show de guns à eau à Bangkok.
Retour à l'ordre et la civilisation. Après le chaos et la pollution.
Surtout en villes d'Asie du Sud-Est avec les "motorbike-motorbike?", "cheap cheap!" et autres "tuktuk-tuktuk?" à tue-tête. À comparer, Tokyo est silencieuse comme un chant de patates pilées en hiver. Sérieux.
Reçu comme un shōgun, mais pas à l'eau, par Christine et son copain, pas loin de Shinjuku, gare la plus achalandée de la galaxie, mais à des années-lumières du capharnaüm d'un soir de St-Valentin à Phnom Penh. 
Tokyo, deux nuits pour l'instant, pour mieux y revenir fin avril.
Au resto du coin, dégusté en sashimis du chinchard et un autre poisson pas cuit, du buli, qui se faisaient leur frais avec raison et qui se fondirent langoureusement à la langue sans happer nulle part, entre un plat de baleine à fanons, si c'est pas celle à Minke (pour moins d'information sur la baleine de Minke, ne contactez pas le service canadien de la faune à Ottawa mais allez plutôt voir dans ce même blog, l'insolation du 2 août 2011. Grâce au miracle de la globalisation récente des internets, je peux au moins vous dire que Minke, ce serait le nom d'artiste d'un chasseur de baleine daltonien norvégien qui s'appelait en fait Meincke et non Fanon et qui aurait pris une baleine de Minke pour une baleine bleue, ou l'inverse. Et que c'est dans le même genre de taxon que le petit rorqual. Enfin, c'est toute une histoire qui ne mérite pas vraiment qu'on en parle puisque c'est pas demain que vous allez en manger de la baleine, et moi non plus. Demain c'est vendredi. Surtout que le Japon, qui avait un permis spécial pour en chasser 850 par année pour des raisons scientifiques, ce qui permettait aux scientifiques d'aller en manger au resto du coin, vient de se faire dire en mars dernier par une cour internationale appelée par l'Australie que c'est pas mal de la baleineshit leurs raisons scientifiques. Ce à quoi le Japon répond que de toute façon le moratoire sur la chasse à la baleine aussi c'est de la baleineshit d'Australiantropomorphiste qui veut imposer ses normes culturelles au reste de la planète, l'équivalent des hindous qui voudraient faire un moratoire mondial sur la chasse à la vache. Intéressant débat. Surtout que c'est pas mauvais pourtant la baleine. Ça goûte toujours pas la baleine et encore moins le fanon.) et un plat de concombre à la mer (qui, pour être cohérent, goûte surtout pas le concombre, mais beaucoup la mer). Bu plus de saké en deux jours qu'en deux ans, ou douze. Du saké qui goûte le saké. Et du meilleur que jamais. Froid comme il se doit. Très bien dormi merci. Même qu'après avoir "fait le Vietnam" et surtout le thon frais dans la jungle à Phong Nha-Ke Bang (je vous raconterai une autre fois), il me reste assez d'amine aux sphaignes dans le sang pour avoir mal à rien jusqu'en 2017.

Japan Rail Pass pour 14 jours, direction sud. Au programme, de l'incontournable troublant au royaume de la bêtise humaine (vous allez dire que je fais exprès pour trouver le trouble dans ce voyage. J'irai ni à Auschwitz ni au Rwanda, promis) avec Hiroshima et Nagasaki, mais surtout de belles villes et de la belle campagne, bords de mer et montagnes. Propre propre propre.

Hiroshima. Terminus. 800km dans le temps de l'écrire. Tellement rapide que j'ai pas vu le mont Fuji passer. 
Vitesse maximum: 298 km/h. Ça change de la mobilette.

Hiroshima: mémoriaux pour la paix, le parc, le musée, les statues, le dôme de la bombe A, l'horloge qui sonne à 8h15 tous les matins. Le musée montre efficacement l'horreur de la patente. Entre autres la maquette de la région après l'explosion (http://www.guidejapon.fr/ville-hiroshima/musee-de-la-paix-de-hiroshima), avec les 4-5 bâtiments en béton armé qui tiennent encore, tout le reste rasé, sauf les maisons "cachées" derrière les collines environnantes. Au-dessus de la maquette, une grosse boule rouge représentant le flash de feu de 600m de diamètre au moment de l'explosion. Tout ça causé par une petite bombe de 3m de long, 71cm de diamètre, 4400 kg, dont 64kg d'uranium 235, équivalent à 13-16 kilotonnes de TNT. À l'échelle de la maquette, la bombe ferait 3 millimètres. Little Boy, 6 août 1945, 8h15.
Trois jours plus tard, Fat Man sur Nagasaki était plus puissante (23-26 kT TNT, plutonium 239), mais a fait moins de dégâts à cause du relief.

Hiroshima hier soir: soirée dans un fort sympathique mini café-bar, à manger, boire et écrire pendant la pratique d'un sextuor féminin shamisen-voix, chemises en soie. Dehors, le printemps est tout' là mais la plupart des cerisiers ont perdu leurs fleurs maintenant. La température vient aussi de perdre 4° du beau 20°C bleu de la journée.

Miyajima aujourd'hui: magnifique rando à la hauteur de 540m sur l'île touristique, superbe forêt, belle vue en haut, malgré le sentier tout suraménagé en beau béton de ciment pour touristes à roulettes.

Ce soir... mon 1er dortoir de backpackers en 58 ans. 
Bonne nuit.

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