mardi 25 février 2014

Angkor Thom... to Ground Control

Samedi dernier, j'allais vous jaser en long et en large de la formidable journée à pédaler dans les "single tracks" à Angkor Thom. Seul au monde dans le bois, à fuir les hordes chinoises, et à découvrir d'incroyables temples dans la nature, jusqu'au cou. Des km de gros bonheur. J'allais écrire que le voyage prenait enfin tout son sens... et puis il y a eu Malraux, et une soirée pédiatrique sur le sens du monde déguisée en concert de violoncelle. 
Je vous en jase, en long et en large... Pour ceux et celles qui nagent dans l'existentiel de ce temps-ci, ça va pas aider. Ou peut-être. J'en sais vraiment rien. Vous en faites ce que vous voulez.

J'ai commencé par m'intéresser à un Malraux à la shop de livres usagés et pseudoneufs parce qu'il y avait une photo de Yersin sur la couverture. Yersin, héro de "Peste et choléra" que j'essaie de pas finir avant le Vietnam pcq ça se passe surtout là. Ça me prenait un autre livre, d'où "La voie royale", pas pcq c'est l'histoire de la clique du Plateau, mais pcq ça raconte l'histoire d'un gars de 22 ans qui a pas fini son secondaire 5 et qui est parti en charrettes creux dans le bois chercher quatre tonnes de pierres sculptées et des grands pans de bas-reliefs. À Banteay Srei, plus exactement, un des temples angkoriens du coin, d'où j'arrive d'ailleurs, mais en moto de police... Je vous raconterai peut-être. 
Roman autobiographique... le gars, c'est André Malraux, et La voie royale, qui se passe en 1923, c'est son roman avant La condition humaine, bien avant qu'il devienne ministre de la Culture sous de Gaulle et juste après avoir fait de la prison à Phnom Penh pour trafic d'antiquités khmères.
Les connaisseurs connaissent déjà, pour les autres, comme moi, ça ressemble à ça:
"Aucune envie de vendre des autos, des valeurs ou des discours (...); ni de construire des ponts (...). Pourquoi travaillaient-ils, eux?. Pour gagner en considération. Il haïssait cette considération qu'ils recherchaient. La soumission à l'ordre de l'homme sans enfants et sans dieu est la plus profonde des soumissions à la mort (...)". Et on est seulement à la page 37, vous voyez le genre. Bon, c'est pas que ça, mais c'est aussi ça.
En plus, sans faire attention j'achète une photocopie d'un livre usagé lu par Caroline Talbot en '96, c'est écrit en page 2. J'ai vraiment rien contre Caroline Talbot, même que si j'étais sur facebook je la pokerais pour lui dire que j'ai une photocopie du livre qu'elle a sans doute lu rue Pitchou à Siem Reap en dégustant une sloche à la mangue. Elle est peut-être même pas au courant de toute l'affaire. Une photocopie d'un usagé... et pas vendue par le Cambodgien cul-de-jatte qui promène sa librairie ambulante en pédalant avec les mains et essaie de me vendre des photocopies de livres neufs, pas les livres de Caroline Talbot, depuis 4 jours. (Il y en a plusieurs, malheureusement, des Cambodgiens minés qui déambulent en essayant de ramasser un peu d'argent.) Non, vendu par un Français désabusé dans une vraie genre de librairie. Passons.

J'étais rendu à la page 37 quand le show a commencé. Déjà pré-indisposé, mettons. Dans une salle de spectacle respectable de l'hôpital du coin. Ça se voulait un concert classique gratuit de violoncelle, le concert hebdomadaire du samedi, Beatocello. Du Bach. J'avais aucune autre idée en arrivant là. Failli pas y aller et rester coi et moite dans ma chambre à dérougir de la journée ensoleillée.
Un Suisse joufflu, en bon point, la soixantaine, le cheveux épars, la chemise blanche et le pantalon grisonnant, l'air fatigué, se pointe sur la scène. Violoncelle en mains. Se met à jouer comme on jouerait de la trompette. Avec les doigts, et les joues.
Pas le Bach que j'attendais, mais du beau. La pièce terminée il nous jase ça.
 
D'hôpitaux, quatre, construits depuis 1992. 
De soins des enfants, gratuits. 
De 9,5 millions soignés au cours de 15 dernières années. 
De corruption énorme à tous les niveaux de ce beau pays.
Des conneries des agences de santé internationales qui viennent lui dire, en sortant du Sofitel de Siem Reap avec des chambres à $300/nuit (1), que ses hôpitaux prodiguent des soins trop élevés pour le niveau économique du Cambodge.
Des 200$ que coûte l'hospitalisation moyenne de 6,5 jours pour un enfant.
De la turberculose qui toucherait 65% des Cambodgiens.
Du financement de ses hôpitaux, à 90% par des dons privés, et du grand succès avec le plus haut taux guérison/coûts au monde.
Du constant besoin d'argent pour que ça continue.

Puis il se remet à faire vibrer ses cordes en soufflant des bajoues. 
Puis se remet à jaser. 

Qu'un enfant cambodgien devrait avoir droit aux mêmes soins qu'un enfant à Washington ou en Suisse. 
Qu'il y a maintenant plus de 2000 Cambodgiens, médecins, infirmières, personnel de soutien, travaillant dans ses hôpitaux et gagnant entre $250 et $1000 par mois. 
Que ça prend de tels salaires (élevés selon les standards du pays) pour éviter la corruption. 
Qu'aucun de ses employés n'accepte de l'argent des patients, les soins sont entièrement gratuits. 
Qu'il s'est fait dire de moins parler et qu'il devrait laisser parler son instrument. 
Il rejoue, des doigts et des bajoues. 
Il rejase. 

Qu'il était un jeune coopérant de 23 ans à Phnom Penh quand les khmers rouges sont entrés pour "libérer" le pays qu'ils ont en fait transformé en immense camp de concentration. 
Qu'il est retourné en Suisse jusqu'en '92 à travailler comme pédiatre et à faire le clown de temps en temps en jouant du violoncelle et à composer des chansons joviales sous le surnom Beatocello, une autre forme de pédiatrie. Belle aussi.
Que les pays qui ont orchestré l'arrivée des khmers rouges, les Chinois, les Russes et, évidemment, les USA avec leurs bombardements du début des années '70 (voir "guerre secrète", Nixon et Kissinger), devraient assumer une partie des dégâts de 20 ans de guerre et contribuer à la santé des enfants cambodgiens. 
Que les USA ne veulent pas donner d'argent si les patients ne paient pas une partie des soins. 
Que les Cambodgiens des milieux ruraux, avec un salaire moyen de $1 par jour ou moins, n'ont aucun argent pour payer ces soins.
Du constant besoin d'argent pour soigner les enfants.
Que son rêve est de poursuivre en Afrique et de réussir à arriver aux mêmes résultats.
Que ses concerts du samedi pour les touristes, et les autres concerts donnés en Suisse et ailleurs rapportent quelques millions (efficace le Beatocello), mais qu'il en faut bien plus.
Qu'il y a aussi un besoin de sang important à cause des épidémies récurrentes de fièvre dengue.
Que les jeunes touristes dans la salle peuvent donner du sang, que les vieux peuvent donner de l'argent, que ceux au milieu peuvent donner les deux.

Il a rejoué un peu, puis a présenté un film documentaire sur la construction des hôpitaux, avec une visite de la première ministre suisse qui s'étonne que les compagnies pharmaceutiques ne contribuent ni en argent ni en médicaments, même pas Roche-les-pelules (2), et quelques images d'archives où on le voit travaillant pour la Croix Rouge et se faire interviewer pendant que les khmers rouge entrent à Phnom Penh. 

Pour cordes vibrantes, efficace le show de violoncelle du Dr. Beat Richner.

Tellement que je suis sorti le moton dans les bajoues, j'ai vidé mon portefeuilles dans la boîte à dons et, sans doute pcq j'étais assis au milieu, suis allé donner presqu'une pleine pinte d'A+, comme cRhésus.

Après reste juste à voir si on se pose des questions ou si on s'en pose pas. La vie, c'est peut-être se promener en bécik dans le bois à travers les temples, mais peut-être pas que ça. J'en sais vraiment rien. Je vais commencer par finir mon livre tiens.

Mal aux pouces, trop jasé, j'abandonne le blogage pour un bout, du moins entre deux internets. Il me reste un temple à voir à 300 km creux au nord sur la frontière, et à 600 m d'altitude. Un peu de haut relief fera changement. Prasat Preah Vihear. Je volerai rien, j'vous jure. Je pars demain matin, un mercredi. 
Puis l'est, puis peut-être une île au sud, un bord de mer... à questionner les poissons.

Notes:
(1) La chambre au Sofitel: $312, lit king, et il y a des chambres de libre ce soir si ça vous intéresse. Et c'est collé sur l'hôpital. De l'autre côté, c'est le Méridien. Bel adon.

(2) Profits net de Roche-les-pelules en 2013? Je vous laisse chercher, ça se trouve en 2 secondes. Vous trouverez aussi que "Driven by strong demand for its cancer and rheumatoid arthritis medicines, Roche’s full-year sales increased 3% in line with forecasts." Et tant mieux si vous avez des actions dans les pelules pour le cancer et l'arthrite, c'est l'avenir.

dimanche 23 février 2014

D'Angkor et d'autres...

J'houbliais... 
On dit de l'Angkor, brassée par la Brasserie Cambrew (Carlsberg), qu'elle est la première bière cambodgienne depuis 1963 et qu'elle a une saveur fruitée avec une touche caramélisée. Je dis qu'elle a une saveur flûtée et une touche pas buvable. 
La Cambodia goûte presque rien, donc très correcte pour une lager, et se laisse bien boire par fraîche soirée de février dans les +30°C, surtout en format quille.
La Black Panther est assez bonne pour une stout locale, sauf qu'à 8%, on s'en cale pas 3-4 en revenant des Wats.

Angkor Wat en corvette

Jeudi. Loué un vélo, un beau Giant revel avec suspension avant sans suspense mais v-freins qui freinent, vitesses qui vitent et clochette qui cloche, $4/jour, le grand luxe, vraiment, pour faire ma 1ère visite à Angkor, à environ 7 km de Siem Reap. C'est taïwanais, Giant. Et l'autre choix c'est le vélo local style matante un peu tout croche avec des grosses poignées courbées une vitesse des freins approximatifs et un panier. Pour la moitié prix. Mais le vélo de montagne vaut amplement le 2 piasses de plus, j'ai pas de doute, même s'il y a pas de montagne.
Commencé par Angkor Wat, lentement dégusté, avec la chance d'être arrivé tard pcq j'avais pas assez de cash pour payer ma passe de 7 jours à $60 et que j'ai dû repédaler en ville et faire 3 guichets avant de pouvoir retirer de l'argent. Même si les 2 premiers guichets étaient identifiés cirrus. Tenez-vous le pour dit.
Angkor Wat assez paisible sur l'heure du lunch des Chinois donc, puis fait "le grand circuit" sans arrêter partout et en gardant Angkor Thom pour une autre fois. Pédalé une 40aine de km en tout avec le niaisage des guichets, surtout sur de l'asphalte chaude, avec de la marche contemplative, forcément, de temps en temples. Impressionnant tout ça. Pas vu le Macho Pichu, ni le gros mur de Lachine, mais c'est certainement du même ordre. L'ambiance accote les Pyramines, celles d'Egypte en tout cas. Tellement vaste et grandiose que ça se met difficilement en photos malheureusement. Mais je vais essayer.
Et puis nécessairement des touristes déferlant à grands coups de masses,  d'autobus et de cortèges de tuk-tuk. Chinois par milliards, occidentaux par milliers. D'ailleurs trop de monde aux temples du soleil venu le couchant, me suis collé derrière un tuk-tuk et pédalé vivement à' maison en fredonnant Zorino sent l'ail.

Vendredi. Changé d'hôtel, celui que j'avais était tout booké de Chinois. Ils sont partout. Mais maintenant j'ai une piscine pour 3$ de moins, sans déjeuner inclus par contre. $20 en tout. Deux lits simples au lieu de me chercher dans un trop grand lit de roi. Parfait.
Passé l'après-midi au musée national. Intéressant. Ça permet de comprendre un peu mieux ce qu'on voit dans les Angkors. 

Je vous ai dit que le Cambodge au complet arbore un joyeux et charmant sourire? Et qu'il est vraiment fin, le Cambodge? Eh bien je vous le dis, les gens sont resplendissants d'amabilité agréablement ostentatoire tout partout. Voilà, jusqu'ici, tout va bien (jitvb).

Et les mango shakes sont si bons!

Siem Reap - Wat Khom Jteh Pouç

4e matin à Siem Reap. 
Je suis confortablement assis à "vedger" ma galerie du dimanche matin, vous êtes quelque part à danser votre fièvre du samedi soir.

Arrivé mercredi de Battambingbang, 4h de bus, 171km, dont une heure d'arrêt pour le lunch, $4. Cohérent. Assis tout à l'avant. Épeurant, mais pas l'Inde, ni le Pirou. Il existe tout de même une relative hiérarchie dans les niveaux de terreur atteignables à bord des moyens de commotion du Pauvre-Monde. Ici, en bus, c'est plus épeurant de happer un 'heune à bécik et de te le décerveler "live" dans le pare-brise que de se prendre un précipice ou un autre bus en pleine face. Mais il y a beau avoir moins de trafic et rouler moins vite, quand t'es assis le 1er en avant, tu te ramasses assez vite de l'autre bord du même pare-brise, dans le décervelat. Action-réaction.  En général, faut juste pas regarder en avant, sinon on déchante un peu tout le long à penser juste à ça. C'est pour ça, les 3h de vidéos sucrés en karaoke.

Arrivé en ouvrant les yeux et consacré l'après-midi du mercredi à trouver un hôtel correct à prix raisonnable. L'auberge Mont Royal, tenu par un Cambodgien de Laval, est rendue $35/nuit. Très top notch, mais un peu katcinkzéro excentré. J'ai fini par trouver de quoi de presqu'aussi correct et plus central puis, pour la tradition, suis allé errer en reconnaissance dans la ville. 

Siem Reap:
Quelque 200000 habitants, pas tous vus.
En forte expansion immobilière, entre autres due à la forte croissance touristique des 10-15 dernières années.
Traversée par la rivière Siem Reap, qui se jette dans le lac Tonlé Sap qui devient rivière et rejoint le Mékong à Phnom Penh. Pour les hydrologues, et le touriss qui a du temps pour se l'écrire, le Tonlé Sap est le plus grand lac d'Asie du Sud-Est. Le nom désigne aussi la rivière, dont le régime d'écoulement est assez inusité... il s'inverse 2 fois par année. En saison sèche, la rivière s'écoule du nord-ouest au sud-est, alors qu'en période de crue, le Tonlé Sap devient le trop-plein du bassin du Mékong, alimenté par les fontes himalayiennes et toute l'eau que le ciel déverse à grands sauts moussonneux. Il y a même une fête en novembre, sans doute le 7, la fête à Bom Om Touk (genre de carnaval de Québec j'imagine) pendant laquelle le roi dit: "Toi, mon Tonlé Sap, inverse-toi!" Ou l'inverse. Symboliquement, mais ça marche.
Il y aurait jusqu'à 70 fois plus d'eau dans le lac quand il est mouillé. Débit moyen: 10 à 12000 m3/s, d'un sens comme de l'autre. Pas mal comme notre St-Laurent en face de Québec ça. Salut Bom Om.

Côté touristique de masse, c'est relatif quand même, on n'est pas à Bangkok. Gros lot d'échoppes dolloramasutresques au marché central, boutiques chiques à tchicles avec du linge aux prix bien de chez nous, panoplie de restos à touriss empilés les uns sur les autres, une rue "Pub Street" animée la nuit venue, enluminée de pas revenus, et... un "Best Mexican Restaurant in Asia". Tout ça quand même assez vivable et facile à éviter si on s'éloigne de quelques rues. La rivière étroite qui sépare la ville avec de la vraie verdure de chaque bord est aussi polluée que bien agréable à fréquenter et on trouve des restos sympathiques un peu partout, s'agit de chercher un peu, notamment parmi les bonnes adresses de restos OSBL dont les profits sont donnés à différentes causes humano-communautaires. Les prix y sont moins "cambodgiens", mais ça te déculpabilise un touriss sans trop le fourrer, et ça aide le vraie monde. Équitable donc. Ça me va.

En bref, bel endroit pour se poser un peu, question de se donner à fond dans l'Angkor, but premier de toutes ces pérégrinations sabbatiques après tout. Ce que j'ai fait de mon jeudi et de mon samedi d'hier. 

Mais voilà pour le verbillage de l'heure. Grand temps de dévedger de ma galerie.

Souce Dei!
La Poune. * 

*J'ai dit "La Poune" toute la journée hier au lieu d' "Ah Conne"... Ça fait rigoler tout le monde. Elle est vraiment connue partout.




samedi 22 février 2014

Des chiffres et des lettres - 1

63: espérance de vie au Cambodge
83: espérance de vie au Japon
1 sur 8 (à vue de nez): Japonais masqué 
1 sur 28 (à vue de pied): Cambodgien masqué
1,5 million: habitants à Phnom Penh (PP)
1,5 million: motocyclettes à PP (ça dit pas si ça compte les mobs, ou seulement les moto-taxis)
10: autobus en service pour le 2e essai pilote de transport en commun en 10 ans. Le 1er avait échoué après 2 semaines en raison d'un manque d'intérêt des mobtocyclistes.
http://m.bbc.co.uk/news/world-asia-26044389. Comme toute est dans toute (TEDT!), les 2 essais sont financés par le Japon.

5 minutes: espérance de vie d'un troublé déficitaire d'attention dans le trafic à PP
5: maximum d'humains qui textent en même temps sur une même mobilette dans le même trafic même même 
$1: prix d'un mango/banane/ananas shake au White Rose et au Bamboo Train café de Battambang, au stand à Davy à PP et au One-Go à Siem Reap. +25 à 100% ailleurs.
20: % de toute la population cambodgienne exterminée par la clique à Pol Pot.

300 milliards: Touriss chinois à Angkor!

En japonais (note 1: pas sûr que rien de tout ça se prononce vraiment comme ça, mais les Japonais semblaient comprendre. Ils souriaient en tout cas. Ils sont polis les Japonais.)
"Ohio": bon matin
"Dos maux, à lit gars tôt": merci poli
"Cogne Nietzsche et va": allo

En thaï:
"Cap' coune krap": merci, quand dit par un gars
"Cap' coune kâ": merci, quand dit par une fille
"Ça ou a dis": bonjour

En khmer:
"Souce dei": bonjour (enfin, après des semaines de suspense, on comprend d'où vient l'accent de la Mme GPS du iphone. Voir partie floridienne du blog)
"Aaah conne!": merci, quand dit autant à un gars qu'à une fille (je vous jure, enfin, voir note 1 en remplaçant Japonais par Cambodgiens. Mais je m'habitue pas encore. Je dis plutôt "Aaah coune" et ça me répond en me traitant de conne.)

mercredi 19 février 2014

Battambang - de lundi à mercredi matin

Un lundi dans l'autobus: 
Phnom Penh-Battambang. 297km, 8h, $8. Sans histoire. Siège 24, côté allée, gros bus climatisé relativement confo, 3h de films à la Jackie Chang sur une histoire d'éléphanteau ninja perdu au centre d'achat, 5h de karaoke très sucré. J'ai chanté tout le long.

Un mardi à vélo et dans la cave du Phnom Sampeau (ou Sanpou, ou Sapu, c'est selon): 
La saison de vélo est ouverte! Un beau (faux?) Giant Truc4500 bleu de fille et de montagne avec plein de vitesses, de freins, et de pneus dépareillés mais pas trop usés (on voyait pas le museau de l'orignal. En fait y a pas d'orignal sur les 25 cennes cambodgiens. Surtout parce qu'y a pas de 25 cennes cambodgien, ni de 5 ou 10 cennes. Il y a juste pas de monnaie. Que du papier. C'est plus léger et ça se perd moins dans les divans. Et il y a pas de divan non plus. Vous pourrez pas dire que je vous informe pas un peu de temps en temps quand même.), alors pour l'usure, ça s'est fait à l'œil. Manquait juste l'air climatisé. Parti en peur la face au soleil, un soleil sec comme un penaud, gros comme deux morceaux de robot, 13h30, pas d'ombre à l'horizon, et l'inverse. Revenu plus mollo le soleil dans le dos, l'épiglotte dans les talons, sèche comme une pinotte. Entre les deux, quelques kilomètres de brousse, bien plats, avec au bout, l'ascension du buton de la région par la face nord, la route de ciment, pas d'oxygène, pas d'sherpa. 234m d'ascension pure dans la face de tous les p'tits singes cutes et voleurs présents... 234m, roulement de tambourin-rine, coïncidemment l'altitude du mont Royal, au mètre près! Je sais, j'ai eu la même réaction mais j'étais attaché et pas assis très haut. On vit vraiment dans une mondialisation formidable, dans une cohérence cosmique incroyable. Bon, il y a quand même des différences, je nous l'accorde. Nous ne sommes pas ici dans le métamorphisme de contact, comme la danse (qu'est-ce qu'on n'écrirait pas pour aller chercher l'intérêt des géologues...), mais plutôt dans le calcaire, et en sacrifice à part ça, comme l'expression, mais aussi comme le mot et l'état dans lequel ça nous met. Parce qu'il y a un trou en haut de la grotte en calcaire dans lequel les khmers rouges (encore eux) ont sacrifié quelques milliers de Cambodgiens, après les avoir bien torturés, et ça nous met en sacrifice, pour pas dire en calvcaire. Surtout en voyant les bouts d'os et les crânes rassemblés pour qu'on les voit bien dans l'évidence, à côté du gros bouddha qui se fait dorer dans la cave, allongé (vous comprendrez en voyant les photos) dans le Sampeau.
À part la killing cave, il y a une belle vue sur la région à 234m, un vent chaud agréable, un temple, des moines, des enfants qui veulent vous charger une piasse pour vous avoir fait la jasette pendant 10 minutes, des p'tits singes aussi cutes que voleurs qui veulent partir avec votre lunch et le bras qui le tient, un escalier qui descend dans un canyon indianajaunesque étonnant et bien d'autres choses encore.

Pour le trajet, ça ressemble à ça:

Pour le "bien d'autres choses encore":
http://en.m.wikipedia.org/wiki/Killing_caves_of_Phnom_Sampeau

Pour l'hôtel du 2e soir à Battambang, c'est le Sengout Hôtel et c'est de loin le meilleur deal jusqu'ici: $18, terrasse sur le toit, piscine au 3e, staff sympathique et vélos potables à 3$/jour. L'eau courante l'est moins, comme partout on boit en bouteille... PCQ ON N'A PAS LE CHOIX!
Et vous?

Un dimanche dans le champ

Les killing fields... 15km au sud de Phnom Penh, allez voir les quelques photos, pas grand chose à raconter à part ça et ce que vous pouvez googler. Faudrait revoir le film tiens. La ride de tuk-tuk a coûté $12 aller-retour. Le chauffeur était souriant, avec un beau casque et une jolie paire de crocs jaunes. 

En revenant, il y avait tellement de touriss au palais royal que je suis allé au musée national. Apaisant.

mardi 18 février 2014

Rimes en on, sur le pont

Un $&*#?%* de colon sur le vieux pont, 
marchant sans façon, vélo par le guidon, dérailleur pendant à bout de chaînons, ah ben ga'don.
- pas d'adon?!
- aaaahh, ça arrive, c'est con.
eh-oh... mais avec c'te vélo de champion, j'ai d'jà fait tout le rond. Vietnam, Laos, Thaïlande à fond. Si c'tait pas de l'aut' là-bas qui a mal réparé, le con... c'est qu'i' a [malheureusement] plus les khmers rouges..

Rimes à rien.
Dire qu'en traversant j'étais justement à me demander comment, alors que tout le monde était au courant du génocide, le Pol Pot a pu leader les khmers rouges et rester en vie jusqu'en '98, 20 ans après la fin du régime, comment les khmers rouges ont pu représenter le Cambodge à l'ONU jusqu'en '93, comment le procès des 4 hauts dirigeants du régime peut encore être en cours, comment ce monde-là se trouve des avocats pour les défendre.

Ça m'a un peu répond...

samedi 15 février 2014

Holiday in Cambodia

Jour 2 à PP. 
Avant-midi en partie ici, à déjeuner: www.daughtersofcambodia.org (au Sugar'n Spice Café)

Après-midi beaucoup là, à essayer tant bien que mal de digérer: 

Eu ma dose de torture pour aujourd'hui, les killing fields seront pour demain.

Hasard ou coïncidence, aux deux bouts de la province on s'est passé le mot en même temps pour me rappeler Jello et les DK. En plein dans le thème... http://youtu.be/1Rm-Fu8rBms

vendredi 14 février 2014

"This is Cambodia" - Quand on se compare...

À 'tivi, "This is Cambodia", votre journal d'information en anglais boiteux, mais en anglais quand même, et heureusement.
Ça parlait du rang du Cambodge dans le dernier Press Freedom Ranking de Reporters sans frontières. 144e, sur 180, un de moins que l'an dernier, que le speakerin disait. Rien pour écrire à sa khmère (désolé, fallait que je la sorte). Déjà beau qu'il puisse en parler. Qu'est qu'on peut bien dire dans un reportage quand on est 144e? Pas grand chose à part se comparer aux pires voisins: Laos: 171e; Myanmar: 145e; Vietnam: 174e; Singapour: 150e. Pas un mot sur la Thailande, 130e.
Et nommer les critères d'évaluation:
- pluralisme des médias;
- indépendance;
- environnement dans lequel les médias évoluent et auto-censure;
- cadre législatif;
- infrastructures.

Canada: 18e, en hausse de 2
USA: 46e, en baisse de 14 grâce à WikiLeaks, Snowden, Manning et la NSA.

Quand on se compare...

Top 10 (encore eux autres)
1. Finland
2. Netherlands
3. Norway
4. Luxembourg
5. Andorra
6. Liechtenstein
7. Denmark
8. Iceland
9. New Zealand
10. Sweden

jeudi 13 février 2014

Cambodgeries - Pnoum Peigne

Nous voilà enfin à PP pour Phnom Penh (prononcé comme vous voulez, mais vous avez un indice), après moult avions, quelques aléas, pas de crash, d'anicroche ni d'ami proche (tiens, mon 1er gecko. Il se promène sur le mur, entre le néon et le cadre d'Angkok, d'un vert "éricleclerc" foudroyant... oups, disparu sous le cadre. Éricleclerc, je l'ai sans doute déjà dit, c'était un gars au primaire, avant-gardiste et sûrement fils de diplomate, qui dessinait tout le temps avec son prismacolor dans les 910, un vert gecko pâle et pétant pas encore à la mode. Peut-être parce qu'il était le seul à savoir c'était quoi un gecko. On le saura jamais. Mais bon, ça prouve qu'on peut être pâle et pétant à la fois).

Si ce n'est déjà fait, prenez le temps de vous asseoir, parce que là j'ai du temps, ça se voit. Un train Qc-Mtl ferait l'affaire, ou plus long, Gaspé-Percé tiens, un avant-midi à attendre le serveur au Placard, une nuit de corde à linge insomniaque, un vol Chicago-Tokyo annulé. Et lisez ce que vous voulez, mais venez pas dire après que vous comprenez rien, si vous sautez des bouts aux conclusions. Soyez à l'affût. Être noyer et être noyé, on l'a fait remarquer, c'est dur, mais pas de la même façon.
Mais aussi, soyez indulgents, à pitonner sur un iphone, à la merci des zouifis et des yeux bouffis, des fautes et des erreurs se glissent inévitablement. Par exemple, le lien photos, il est à droite du blog (version web/immobile seulement, puisque les extras à droite n'apparaissent pas sur les versions mobile et mobilette), et non à gauche. 
Comme le Japonais dans sa version automobile, il tient le volant à droite, mais il conduit sa japonaise à gauche. Comme le Thaïlandais. Et la Japonaise.
Mais la jeune Cambodgienne, elle se fait conduire avec pas d'casque derrière la mobilette de son chum, qui lui, prudent d'une main, conduit moins avec pas de casque (vous mettez les virgules où vous voulez en passant). À tout le moins avec casquette. En textant à sa blonde, de l'autre main quand même, celle, la blonde, assise derrière à califourchonne ou, plus confo pour le textotage, comme une amazone, eh oui, point conne. Puisque c'est trop bruyant pour se parler dans le pas d'casque. Et quand c'est à califourchonne, d'habitude il y a la petite sœur et son toutou, en pluche, derrière pour faire l'amazone point conne. Et quand c'est pas sur une mobilette, alors le ou la Pnoumpeignien-ne tient le volant à gauche et conduit à droite, comme à Sihanouk, à Victo et à Drummond, villes, même si c'est loin d'être évident quand on les regarde aller dans le trafic.

Bref, nous (un "nous" inclusif, soit vous et moi, ça me fait de la compagnie) sommes à Pnoum Peigne, au p'tit resto sympathique du coin recommandé par le LP pour Lonely Planet et 4 autres guides de voyage. Nous mangeons un succulent amok au poulet, accompagné d'une angkor "my country my beer" brassée à Sihanoukville, presque entre Victo et Drummond, mais pas tout à fait. Format quille, l'Angkor. 8000 riels, cambodgiens forcément. 2 piasses iouesses. Là nous jasons. L'amok est 3 piasses. La chambre au 4ème du Tower View Hotel avec ascenseur et tivi et salle de bain est 15 piasses. Là, nous jazzons. Et si la tendance se maintient, bientôt, pour 20 piasses, nous jacuzzerons. Et tout ça se paie en iouesses ou en riels. Stratagème assez astucieux pour troubler (j'allais écrire "fourrer") le touriss puisque négocier 5 minutes pour 1 piasse ou pour 4000 riels, ça l'air aussi con, mais ça l'est pas tant que ça.
Le resto s'appelle Mama, fait à peine 5 tuiles par 13, ou 4 tables, plus 2 tables à l'extérieur, et sert vraiment un excellent amok sur fond de LedZep pas mal dans le piton. En fait, la musique est assez forte qu'on pourrait, si on osait, dire qu'ils servent du LedZep sur fond d'un excellent amok au poulet avec riz dans le piton (tiens, deux geckos verts néon).
Et puisqu'on parle musique et cuisine, googlez "amok" et vous verrez que c'est plus que l'excellent album de Thom Yorke et le succulent met national cambodgien. Malaisant, entre autres.

Pendant que vous y êtes, cherchez aussi "flashpacker"... terme assez à la mode dans le milieu et partout dans le LP du Cambodge. Mais sautez pas trop vite aux conclusions...

Et tant qu'à se coucher moins niaiseux, la 1ère chose que j'ai vue en ouvrant la tivi de l'hôtel, c'est une tempête de neige aux USA. Dans ma fluide fuite floridienne de Leon la tempête et mon exposition soutenue au TWC pour The Weather Channel dans les jours suivants, j'ai appris que TWC avait décidé depuis 2-3 ans, dans un éclatant coup d'auto-marketing, de nommer les tempêtes hivernales. Comme les ouragans. Pendant que j'étais en Florida, toutes les Miss Météo et les WSE pour Winter Storm Experts "trackaient" Leon, Maximus et Nika en même temps. Je sais plus où c'est rendu, CNN n'a pas dit le nom. Encore n'importe quoi, mais si vous cherchez un nom pour votre p'tit dernier, votre chien ou votre gecko, il y en a pour tous les goûts:
http://www.weather.com/news/weather-winter/winter-storm-names-2013-2014-20131001

J'oubliais... 34C humide et ensoleillé à PP, pas de flocon en vue:)

mercredi 12 février 2014

Japoneries

Fini la Florida! Cochée, on en reparle plus. Je sais, c'est décevant. On aurait pu s'étendre sur le sujet pendant au moins 3 mois, jaser de birdies, de par 3, de 4 par 4, de golf par ci, de poodles par là (on dit qu'il y a là la plus grande concentration de poodles en Amérique à l'est de la Californie. Et j'en ai vus moi-même plusieurs en très peu de temps dans l'ascenseur), du Daytona 500, d'Hollywood Beach, de Miami, des Keys, des lamantins, des Everglades, de Flipper, et j'en passe. Pour Flipper, tout ce qu'il faut vraiment savoir c'est qu'il a été joué par 5 femelles, sauf son fameux moonwalk sur l'eau, que seul un mâle nommé Clown pouvait exécuter. De plus, n'en déplaise aux fans, son cri était en fait celui d'un martin-pêcheur trafiqué (le cri). Pour le reste, ça attendra la retraite, et encore.

Ceci dit, parlons des vraies affaires. Il me semble que je m'étais promis de ne plus vous parler de météo et encore moins de ce que je mange. En fait, non, je ne m'étais rien promis du tout. 
Mardi matin et il neige à plein ciel!!!
On se croirait presque en Caroline du Sud. Pas trop dépaysant donc. Sauf que c'est du beau flocon japonais, que ça tombe sur du bon monde japonais, qu'il y a du et des Japonais partout, que je comprends rien, que tout le bon monde veut m'aider, que les rues sont étroites, et que j'ai eu droit à un bol avec du riz, une soupe avec du miso, une crevette démétane avec des gros yeux, une mini-omelette avec du ketchup, un OMNI* avec du wasabi et du thé avec du vert... pour déjeuner, évidemment. Tant qu'à faire des japoneries, on les fera pas à moitié. 
1ère nuit, 1er ryokan, genre d'auberge japonaise. $60 à coucher presque direct su'l tatami, murs en carton, tivi, téléphone, ouifi et pantoufles gratuites et obligatoires. On fait dans la haute technologie futuriste japonaise. Vous avez déjà eu un aperçu de la toilette et de ses pantoufles assorties à ma couette de tatami d'ailleurs.  Pour être d'ailleurs, on est d'ailleurs, pas de doute. Je suis épaté et j'ai même pas encore essayé les fameuses toilettes technautonettoyantes dont on parle tant dans les salons du Plateau. Je niaise mais je sens que ça va vous plaire, ce Japon. Autant qu'à moi. 
Mais on y reviendra en avril... Pour l'instant on a 7 minutes de train à faire pour quitter le sympathique village de Narita-by-the-airport, 5h d'attente, un avion en retard à prendre pour Bangkok, un taxi à dealer, une chambre à se trouver pour la nuit puis deux mois à passer au Cambodge. Et si jamais il neige encore rendu là, comptez sur moi pour vous décrire chaque flocon, un par un jusqu'au dernier. Promis!



*objet mou non identifiable

mardi 11 février 2014

La Florida - L'Alaska - Narita

Tellement aimé le pavillon du Japon à EPCOT que j'ai décidé... d'aller Japonner.

Après le séjour en Florida et quelques jours à Montréal pour me remettre du dépaysement... périple de 24h Mtl-Chicago-Tokyo incluant un mal de c*l spectaculaire et une vue de l'Alaska non moins spectaculaire. Avoir eu 7,6 millions en 1867, j'aurais relancé les Russes et acheté le coin. Plus que la Floride en tout cas. Même en spécial.
Photo exécrable à partir du hublot du siège 32C en classe économie PLUS (ndlr: pour me consoler du vol annulé de Japan Airlines in extremis à 3h du mat' dimanche dernier, on m'a "upgradé" en me rebookant sur un vol d'American, Airlines aussi. Avec le peu d'espace pour les jambes, les 3 pseudos-repas por anorexiques du futur, le siège et l'écran tactile de l'âge d'EPCOT, je n'ai vu que du feu... pareil comme avec pas de PLUS. Même que ça ressemblait plus à du MOINS, à part peut-être la paparmane gratuite avec le sandwich au pain.), photo donc, dans le très arrière fond, du Mont McKinley... et, si vous croyez vraiment que je suis allé au pavillon du Japon à EPCOT, de troupeaux d'ours polaires roses en tout p'tit tout p'tit le long de la rivière. 



さようなら
Sayōnara!




La Florida - Hier est demain

Experimental Prototype Community Of Tomorrow

Ville utopique du futur conçu par Walt Disney mort congelé 15 ans avant que ça ouvre. Il voyait grand: "EPCOT will take its cue from the new ideas and new technologies that are now emerging from the creative centers of American industry. It will be a community of tomorrow that will never be completed, but will always be introducing, and testing, and demonstrating new materials and new systems." Transport par monorails, urbanisme futuriste, toilettes chauffantes et pantoufles roses.
C'était tout frais ouvert de quelques mois lors de mon premier voyage exotique à l'hiver '83. Je me souviens juste des pavillons de pays lointains comme l'Italie, le Japon et le Canada, vaguement du monorail et clairement des écrans tactiles incroyables tout partout.

31 ans plus tard, pavillon du Japon... ils l'ont l'affaire les amaricains. Il y a même de la neige japonaise!

Le monorail.


Un temple.


... Une toilette chauffante et des pantoufles.


À noter: le lavabo intégré révolutionnaire... on flushe et l'eau qui remplit le réservoir sert aussi à se laver les mains. Non mais, c'est-ti pas une idée géniale ça?

vendredi 7 février 2014

La Florida - 1821

Par un beau matin ensoleillé sur Savannah, loin des miss Météo et des touristes, Andrew Jackson manque de beurre pour ses toasts et décide de répondre aux attaques des Indiens Seminole en Géorgie et d'envahir l'Espagne, en commençant par la Florida.  L'Espagne, étant autant dans le trouble jadis que maintenant, ne fait ni une ni deux et choisit de vendre la Florida pour 5 millions (les Russes vont bien vendre l'Alaska pour 7,2 millions, 46 ans plus tard, eux!), sachant l'Andrew impénétrable et dur comme un noyer puisque c'est écrit en clair et en propre sur le net, et qu'il est autant militaire aguerri que prospère propriétaire terrien de 44 esclaves.
8 ans plus tard il est le 7e président de ce qu'il y a comme états unis à l'époque.
L'année d'après il interdit les indiens dans les états de la côte est et en fait déporter 80000 à l'ouest du Mississippi, 10000 meurent en chemin.
98 ans plus tard, sa face apparaît sur les bills de 20 pour y rester.

C'est ben pour dire, la vie.



mardi 4 février 2014

Interemède musical - pour la route

Ovechkin - Gros Mené
Breathless- Cat ou Nick, au mood ou avec ou sans flûte à bec
Dirty Blvd. - Lou
Green, green rocky road - Dave Van Ronk ou Oscar Isaac
Highway 61 revisited - Karen O plus que Bob D
Motel - Lisa ou Moriarty, au choix
Diamonds on my windshield - Tom
Further on (up the road) - plus Johnny
300 M.P.H. Torrential Outpour Blues - les Stripes
State Trooper - Cowboy Junkies
Inner city blues - Rodriguez
O homem da gravata florida - Zuco103
Piste 01 - Galaxie
White, Blue, ou Pink Moon - les Stripes, Cowboy Junkies, ou Nick Drake, pour daltonien
Miami - Richard


La Florida - la lune, la galaxie, l'univers

Highlight du voyage jusqu'à maintenant: seule journée sous le soleil, parmi les fusées. C'est beau, les fusées!
J'y serais bien resté, ou parti. Jupiter, Vénus, Mars, Bételgeuse, Bésixdouze.






dimanche 2 février 2014

La Florida - Ponce de Leon Inlet Light

Deuxième matin de brume. De ce qu'on peut deviner du 10e étage du condo en haut de la plage, les pélicans au raz des vagues voient à peine les quelques retraités qui déambulent mi-touflés et le seul surfer péniblement patauger. Le mercure a réussi à sortir en petit speedo de laine hier, le temps d'un lunch au chic Tiki Bar de Ponce Inlet.

Parlant Ponce, on m'avait demandé si j'allais passer l'hiver à enseigner le pilates à des cougars botoxées. Pas encore vu de cougars botoxées, ni d'école de pilates. Et si la météo se maintient, je verrai pas grand chose. Ça s'enligne pour du blogage plus climatique qu'instructif.
Et puis tiens, pas vu non plus de Canadien québécois Français canadien-français Américain du Nord français francophone Québécois canadien d’expression canadienne-française française ou d'Américain francophone d’Amérique du Nord (facile à ploguer, mais pas pu m'empêcher...). Parait qu'ils se tiennent en bancs, plus au sud, là où on peut acheter le Soleil de la Floride au dépanneur du strip mall du coin. Mais ça se lit en ligne aussi. Comme la danse. La dernière édition parle d'un hommage à Pier Béland, entre autre par Pat Paterson, pour les amateurs de lutte amateur. J'aurais aussi manqué le CanadaFest hier, le plus important évènement francophone des États-Unis, rien de moins. Gâtez-vous:  http://www.lesoleildelafloride.com/soleil/ . Et l'article sur le non-verbal en mode séduction pourra en intéresser certains-es...


Dans un autre ordre d'idées, j'aurai quand même vu le Ponce de Leon Inlet Light, de Ponce Inlet, autrefois au nom moins vendeur de Mosquito Inlet. Pour intéresser les nerds de phares qui n'en ont rien à cirer de la météo et du Soleil de la Floride, le phare érigé en 1883 en remplace un autre construit pas loin en 1835. La lampe originale était au kérosène, remplacée en 1909 par une lampe incandescente à vapeur d'huile, puis en 1933 avec une lampe électrique de 500 watt. Et tant qu'à revamper, on a changé la lentille de 1er ordre pour une d'un tout autre ordre, le 3e. Lentille de Fresnel bien évidemment. Augustin (pas le saint). On pourrait s'étirer sur le Fresnel assez longtemps vu qu'à 27 ans il a décidé de s'opposer à la théorie corpusculaire de la lumière de Newton, qu'il a très bien introduit une intégrale impropre qui porte son nom et que son nom, justement, est écrit sur la tour Eiffel. Entre plusieurs autres choses. Mais je dirai plutôt comment on a réussi à se rendre jusque là. Il a fallu sortir d'Ormond Beach, traverser Daytona Beach et longer quelques km de boulevardtaschereau sur la A1A S (S pour "souce", que m'a répété dans un français impeccable la Miss GPS du iphone tout le long du voyage en descendant.)
Côté superlatifs, c'est le plus haut phare de l'état, et un des plus hauts des États. 53m. On a "cheapé" le 5$ pour l'entrée, préférant se tenir autour, et au bar. Paysage de bord d'Inlet plutôt sympathique en fait, et pas trop touristique. Moyenne d'âge clairement de 3e ou 4e ordre...

Le coin vu d'en haut du phare, il parait que ça ressemble à ça: http://en.wikipedia.org/wiki/File:Ponce_Inlet_Lighthouse_03.jpg

La vue du Tiki Bar sera sur flickr un peu plus tard (lien photos à gauche du blog).

Et maintenant... going back to St-Augustin-tine, dans la brume. L'aventure!