vendredi 28 août 2009

Leh-Srinagar

Eh ben voilà, une douzaine d'années après avoir eu le goût, je me ramasse au Cachemire, à faire du tinternet à 10 pieds du lac Dal, en pleine prière du 1er vendredi après-midi du Ramadan.

Vraiment content d'avoir fait le trajet Leh-Srinagar en plusieurs étapes au lieu d'une ride de nuit de 17 h... l'important, c'est rarement la destination. Légers regrets de ne pas avoir vu plus du Ladakh, surtout le paquet de monastères, mais le vent poussait fort vers les contrées plus verdoyantes du Cachemire, et trop de moineries, ça finit par vous travailler l'esprit et donner le goût de tomber dur dans la tonsure. Prochaine vie.

Lamayuru
Leh-Lamayuru avec le bus pour Kargil, départ à 4h30 du matin près du terrain de polo, 250 roupies. À Leh, la nuit appartient aux chiens, à 3 ou 4 pattes, et aux vidanges. Intéressant donc de se promener à la frontale sur la rue principale en cherchant le chemin pour l'arrêt de bus. Les chiens aboient, la caravane s'enfarge.
Lamayuru se rejoint en 5-6h inconfortables dans un bus fait pour les pygmés. Route en construction, hommes, femmes, et qqs enfants à la pelle, à la pioche et à la main, un casque de sécurité de temps en temps et un bulldozer par ci par là, jaunes, poussière de roches et rochent les travailleurs. Rien de nouveau. Toujours aussi sec et "ça sent la poussière" comme dirait l'autre.
Le plan: arriver à Lamayuru avant midi, y passer qqs heures, entre autres pour voir le plus vieux monastère de la planète Ladakh, et filer vers Srinagar avec le bus d'ennuie.
La tentative: attrapper un lift vers Kargil dans l'après-midi après la visite en 15 minutes du monastère.
Finalement: rencontres intéressantes du genre à sacrer le plan aux poubelles et à prendre le temps, le pendre, le peindre, le déprendre et le dépeindre, selon qu'on fait dans la consonne, la voyelle, et/ou le "dé".

C'est minuscule Lamayuru. Et particulièrement tranquille quand tout le monde est parti à Leh pour voir HH (His Holiness) le Dalaï Lama donner son speech. Restent quelques touristes, qui comme moi finalement, ont décidé d'y passer au moins une nuit:
- G. et A., les Français: une retraitée de 72 ans et son ami de qqs décennies plus jeune. Super sympas. Il le prennent eux le temps. Partis de France en novembre, ils se sont tapés la Jordanie et l'Égypte avant d'arriver en Inde en janvier. Ils en ont pour 2-3 ans de voyage. Après l'Inde, l'Indonésie, l'Asie du Sud-Est, l'Amérique du sud. Ils m'ont donné qqs adresses très utiles à Srinagar, mais surtout le goût d'arrêter tout partout en chemin. Merci.
- H. et H., les Allemands: un père et sa fille ado, en moto, sacs-à-dos et guitare strappés après. 14 rayons de pétés sur la moto, le père a réussi à en remplacer 4 en espérant se rendre à Kargil le lendemain. Beau souper en français avec les Français. Jamais revu les motards. lls se sont bien rendus j'imagine. Bonne route.
- M. et P., les Italiens du Piémont: couple dans la trentaine. Elle, journaliste, qui a joyeusement couvert le 400e de Qc l'été dernier. Lui, 2 hernies à pelleter son toit de maison l'hiver dernier, et en Chine pour le travail avant de passer qqs semaines en Inde pour le fun. L'avoir eu, ils m'auraient enlevé le goût de voyager en Chine.
- ? et ?, des Allemands: début soixantaine... ils ont fait Manali-Leh en 14 jours en vélo (!), et continuent vers le Zanskar. C'est tout ce que je sais. Pas jasé vraiment. Juste de savoir ça, ça me suffit. Admirable.

Mulbek
En camion. Un grrros camion. Tata 1613 Euro II turbo. Je vous raconterai si je prends le temps.
Magnifique coin de verdure Mulbek. Toujours au Ladakh. Camping recommandé par les Français. Impeccable. Belle tente avec un lit plus propre que propre dedans. Bonne bouffe, nuit fraîche.

Drass
Mulbek-Drass en camion. Plus petit celui-là. Avec J. et J.-P., encore des Français, et des sympatiques ceux-là aussi. Je pensais qu'ils étaient tous au Pérou les cousins, mais il y en a au moins la moitié au Ladakh... et encore plus en France parait-il. Enfin, ceux qui ne sont pas à Montréal. Fait notable: lors d'un voyage précédent, J. a pris de la poutine mexicaine à la Banquise et a bû ce que je soupçonne être de la cream ale, au Bily Kun. D'ailleurs j'y pense: par choix, pas acheté une bière depuis Manali, pas bu une gorgée depuis les Perséides. J'ai dit que c'était sec le Ladakh?
Paul! Mets de la guinness au chaud à quelque part sous une poule... j'arrive dans 23 jours!

Drass donc, ça y est... rendu chez les p'tits Dardous (ou Dards, ou Brokpas - http://en.wikipedia.org/wiki/Brokpa)! Depuis le temps qu'on en parle des Dardous, j'en ai entendu parler. Des grands et des petits. En Dardi, en Balti, en Hindi, en Kashmiri, en Ladakhi. Ben l'fun d'avoir juste une langue au Canada!? Drass, ça se trouve après Kargil (2e ville en importance au Ladakh), en plein sur la route principale. En 1999, lors de la guerre de Kargil (http://en.wikipedia.org/wiki/Kargil_War), les habitants de Drass sont allés faire un tour 50 km plus loin le temps que l'odeur de la poudre se dissipe et histoire de voir ailleurs si ça tirait moins fort. Plus tranquille maintenant, mais "l'ennemi vous guette", comme dirait la pancarte sur le bord du chemin.

Sonamarg
De Drass, autre beau départ à 5h du matin, en "shared jeep" (au minimum: 3 adultes en avant, 4 en arrières, et 4 sur les bancs latéraux dans le coffre). Pour cause de ramadan, l'armée ferme la route la nuit et ne l'ouvre qu'à 5h-5h30.. sinon on serait parti avant. Assez surréaliste les divers "checkposts" en cours de route: j'allais avec le chauffeur direct dans la tente des militaires, couchés en pyjamas, leur présenter mon passeport pour qu'ils remplissent leurs beaux cahiers pleins de numéros de passeport inutiles. Et puis que dire de l'arrivée du côté Cachemire sinon: "enfin de la verdure, des arbres, les Alpes!". Une fois à Sonamarg, 8h am, après avoir trouver une chambre, je me fais entraîner par L. et R., 2 Israéliens, dans une rando mollo jusqu'au glacier le plus proche. Bonheur, R. est berger en Israel et traîne toujours une théière, du thé, du café et des allumettes. Ahhh, enfin un bon café, dans le genre turc sur le bord de la rivière à compter des moutons. En continuant la rando en solo, je me retrouve au sommet de la montagne, un peu péniblement, mais avec une vue appréciable sur les vallées du coin. Retour en bas, je me paye finalement la super chambre deluxe (14$), avec tivi couleur, câble et eau chaude! Vu Machuca (assez dépaysant de voir le Chili de 1973 à partir du Cachemire de 2009) et revu Usual Suspects et Match Point. Juste un peu de luxure de temps en temps, important pour le moral des troupes.

Sonamarg - Srinagar
Temps pluvieux et gris, route bloquée par un genre de grève obscure, faut changer de "share jeep", ce qui n'est pas trop mal puisqu'on était parti à 16 dans le jeep (rappellez-moi d'écrire à Guinness, pas la bière), mais les 3 enfants ne comptent pê pas vraiment finalement. Arrivée à Srinagar avec qqs rayons de soleils. Ahhhh, Srinagar!

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